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Abiba Ousmane, son enfance, ses valeurs
Abiba Ousmane est une blogueuse, youtubeuse. Née à Alédjo-Partago au Bénin, elle a grandi à Cotonou. Alédjo-Partago est dans la Donga près de Bassila au nord du Bénin. La plus grande ville connue à côté est Djougou.
Abiba rejoint Cotonou avec son père à l’âge de 2-3 ans. Elle retourne ensuite dans son village à l’âge de 12 ans, où on parle principalement le Koura.
Sa maman est quant à elle vient d’Alédjo et Akaradè où on parle le Kotokoli. Abiba vit actuellement en France.
Le jeu
Enfant, Abiba aimait jouer au jeu Bountou. Le jeu Bountou est un jeu très répandu en Afrique. Il est essentiellement joué par les filles. Il s’illustre comme suit : deux ou plusieurs personnes qui tapent des mains et sautillent au rythme d’une mélodie commune doivent deviner le prochain pied sortant de leurs coéquipiers. Un jeu qui allie sport, stimule l’intelligence et développe l’intuition chez les joueurs. Ce jeu a plusieurs appellations, au Congo c’est plutôt le Nzango, au Ghana le Armpe.
Une vidéo de Tata Inès (Inès Facia) évoque le sujet. Elle est disponible en bas de l’article.
Aujourd’hui, le Bountou est un jeu qui s’est transformé en sport. Des compétitions internationales de Bountoun sont même organisées. C’est aussi une activité de team building. Les entreprises utilisent ce jeu pour des séances de stimulation de la créativité et de travail d’équipe.
Pendant son enfance, notre blogueuse a aussi joué au jeu Amina. Ce jeu consiste à taper dans les mains selon un schéma clé en chantant la chanson Amina. D’ailleurs, connaissez-vous les paroles de cette chanson ? Si oui, dites le nous !
La transmission
Abiba a eu la chance de s’instruire du vécu de ses parents. Son oncle lui racontait souvent le soir au clair de lune des histoires parfois mystérieuses, parfois ludiques. Abiba en a gardé de très bons souvenirs. C’était pour elle des moments uniques de partage et de transmission.
On peut avoir tendance à penser, en regardant certaines sociétés africaines sous un angle biaisé qu’il n’y a pas de transmission entre parents et enfants. L’expérience de Abiba nous prouve tout le contraire.
Que ce soit à Partago, Alédjo, Paris, Luanda, Libreville, les moments de partage entre petits et grands sont importants pour l’épanouissement des enfants. Pour Abiba, ces moments lui ont permis d’apprendre de la vie tout en éveillant sa curiosité.
Certaines histoires ont marqué Abiba. Son oncle lui racontait notamment l’histoire de Mami Wata.
Évoquer Mami watta me fait penser à la série béninoise AZIZA. La série Aziza a été réalisée par Romain ASSONGBA. Cette série a été suivie par des millions de téléspectateurs et expose les contours mystiques liés à la reine des eaux appelée Mami Watta. Une vidéo d’Abiba Ousmane évoque Mami Wata sur son compte YouTube.
Les langues
Ces histoires ont pu être transmises à Abiba parce qu’elle pouvait parler les langues de leurs détentrices.. Les langues sont un vecteur de transmission. Nous avons beaucoup d’histoires dans nos pays qui se transmettent par la langue. Il est important de transmettre nos langues et de permettre à d’autres de perpétuer les richesses qu’elles contiennent.
Abiba a transmis à son fils le kotokoli et le koura. Ce sont des langues qu’il avait à un moment donné honte de parler. Avec le temps et la bienveillance d’Abiba, ce dernier assume pleinement ses langues et les parle à volonté.
Abiba et les langues, c’est une histoire qui dure depuis longtemps. Elle a commencé à parler le français car elle a grandi à Cotonou, ville au sud du Bénin. Son papa lui parlait uniquement français à la maison. Elle a appris le fongbé avec les amis et la famille. Ne pas parler koura dès le début a été frustrant pour elle car de retour au village (Partago) pour les vacances à partir de 6 ans, elle avait du mal à communiquer avec les siens.
Heureusement à l’âge de 13 ans, elle a commencé à parler le koura car dès 12 ans elle est revenue à Partago après la retraite de son père.
Le kotokoli est venu après grâce à sa grand-mère. Elle lui a fait comprendre que le kotokoli était aussi sa langue. Elle l’a ainsi apprise très vite.
A 14 ans elle avait déjà à son actif plusieurs langues: Kotokoli, Koura, Fongbé, Français, Mina et Dendi. Quelle richesse ! Une richesse dont elle a toujours été fière. Aussi bien au Bénin qu’en France.
Plus que des mots, c’était aussi une belle opportunité pour échanger avec des personnes auxquelles elle n’aurait pas pu avoir accès sans toutes ces langues. Qui dit échange dit aussi partage, transmission, émotions..etc
Les spécialités culinaires
Abiba parle des spécialités de chez elle dans le nord du Bénin. Il se consomme dans cette partie du Bénin beaucoup de tubercules d’où l’igname pilée et la pâte de farine de manioc. L’igname pilée (ou Agoun en Fongbè) est un met à base d’igname cuite préalablement qu’on pile dans un mortier jusqu’à ce qu’il devienne une pâte onctueuse. Il est souvent accompagné de la sauce d’arachide ou d’une sauce légume.
La pâte de farine de manioc est faite à partir de cossette de manioc moulue. La farine est transformée en bouillie et ensuite en pâte.
Une belle rencontre
Les échanges avec Abiba Ousmane ont été pour moi très enrichissants. Abiba parle plusieurs langues comme la poupée Nayanka. Elle est une ambassadrice de ses cultures et les transmet avec le sourire.
Merci Abiba.
Retrouvez Abiba Ousmane
Référence
Video Tata.Ines : ici
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